Étiquette : compte-rendu 2024

Eugène Onéguine au Capitole

Eugène Onéguine au Capitole

Eugène Onéguine au Capitole. Le Lenski du ténor norvégien Bror Magnus Tødenes émeut tout autant dans sa déclaration d’amour à Olga et dans un « Kouda Kouda » délivré avec une mélancolie résignée.

Don Quichotte

Don Quichotte

Don Quichotte. La musique est d’un lyrisme discret, sans « grand air » qui s’inscrive dans la tête, mais son charme est certain. Servie par un Orchestre de l’Opéra de Paris qui respire à ses rythmes, elle s’épanouit sous la baguette experte Patrick Fournillier, grand spécialiste du compositeur. Pas un temps mort, des couleurs, des demi-teintes, une souplesse, un sens de l’action dramatique, une réussite exemplaire. Christian Van Horn est un grand Don Quichotte qui restitue en profondeur la noblesse d’un cœur blessé et qui pardonne, un Cyrano dont l’héroïsme est dans l’amour, dans l’espérance et la charité – vertus chrétiennes dont le compositeur se fait ici le chantre -. La voix est harmonieuse, pleine et chaude, l’articulation de la langue sans reproche.

Pelléas et Mélisande

Pelléas et Mélisande

Pelléas et Mélisande. Souplesse de la ligne musicale, couleurs infinies, irisations orchestrales installent un climat frémissant. Les embryons de phrases prennent leur temps pour se développer, comme à tâtons, et le chant, retrouvant le recitar cantando originel, laisse s’exprimer, comme malgré lui, des secrets enfouis, des craintes inavouées, des pulsions cachées, des colères longtemps tues, des passions qui affleurent.

Cendrillon au pays des Ziegfeld Follies. Credit : Mirco Magliocca

Cendrillon au pays des Ziegfeld Follies

Cendrillon au pays des Ziegfeld Follies. Musicalement la fête est totale, grâce d’abord à la direction de Michele Spotti. Le chef italien, maitre d’œuvre d’un Guillaume Tell à Marseille sensationnel, fait de cette musique un feu d’artifice permanent, avec ses fusées, ses grandes roues, ses éblouissantes cascades, ses accélérations phénoménales qu’un orchestre du Capitole survolté assure avec panache.

SIMON BOCCANEGRA

Simon Boccanegra à Paris

La mise en scène de Calixto Bieito ne s’est guère bonifiée, depuis qu’a été créée cette production, en 2018, mais le public, qui cette fois ne l’a pas huée, paraît s’y être habituée.

La Femme sans Ombre. Toulouse.

La Femme sans Ombre. Toulouse.

La Femme sans Ombre. La Teinturière c’est la frustration, les récriminations, la douleur, la sensualité inassouvie. Ricarda Merbeth (Kammersängerin de l’Opéra de Vienne, familière de Bayreuth, grande Isolde, immense Elektra à Toulouse en 2021) fait valoir dans ce rôle l’étendue de ses qualités dramatiques et lyriques et une voix de soprano corsée, sensuelle, à la puissance impressionnante.

Adriana Lecouvreur

Adriana Lecouvreur à Paris

Adriana Lecouvreur. Ajoutons que l’interprète, qui ne triche à aucun moment, sait varier ses effets, projetant avec clarté le sprechgesang de Phèdre, trouvant pour « No la mia fronte » des teintes lunaires, morbides et, pour ses derniers mots un phrasé haché, un au-delà du chant. C’est sans doute à de tels détails que l’on reconnaît l’essence des vraies divas : la générosité.