Iphigénie en Tauride. Il faut dire que Langrée dirige une équipe particulièrement inspirante. Dans le rôle-titre, la jeune soprano franco-algérienne Tamara Bounazou fait preuve d’une maturité et d’une endurance stupéfiantes, sachant graduer ses effets, ménager ses forces pour attaquer sans le moindre signe de fatigue le redoutable « Je t’implore et je tremble » et en triompher haut la main. La voix est dense, compacte, aussi assise dans le grave que libre dans l’aigu, encore un peu monochrome faute de vibrato, ce que compensent une diction superlative (« Chassons une vaine chimère » : le livret ne fait pas de cadeau)
