Don Giovanni à Toulouse. Ce Don Giovanni de bon aloi et visuellement réussi ne renouvelle pas notre connaissance de l’œuvre. L’intention est tout autre : cette production sert l’opéra de Mozart, au lieu de s’en servir à des fins nombriliques. Et elle permet de passer une matinée épanouie en une période sombre que la musique de Mozart, bien servie par une troupe jeune et homogène, une nouvelle fois réenchante.
Mois : novembre 2025
Iphigénie en Tauride. Il faut dire que Langrée dirige une équipe particulièrement inspirante. Dans le rôle-titre, la jeune soprano franco-algérienne Tamara Bounazou fait preuve d’une maturité et d’une endurance stupéfiantes, sachant graduer ses effets, ménager ses forces pour attaquer sans le moindre signe de fatigue le redoutable « Je t’implore et je tremble » et en triompher haut la main. La voix est dense, compacte, aussi assise dans le grave que libre dans l’aigu, encore un peu monochrome faute de vibrato, ce que compensent une diction superlative (« Chassons une vaine chimère » : le livret ne fait pas de cadeau)

