Jean Jordy

REVIEWER

Jean Jordy, professeur de Lettres Classiques, amateur d'opéra et de chant lyrique depuis l'enfance. Critique musical sur plusieurs sites français, il aime Mozart, Debussy, Rameau, Verdi, Britten, Debussy, et tout le spectacle vivant.

Eugène Onéguine au Capitole

Eugène Onéguine au Capitole

Eugène Onéguine au Capitole. Le Lenski du ténor norvégien Bror Magnus Tødenes émeut tout autant dans sa déclaration d’amour à Olga et dans un « Kouda Kouda » délivré avec une mélancolie résignée.

In memoriam Jodie Devos - Un feu pétillant s`est éteint

In memoriam Jodie Devos – Un feu pétillant s`est éteint

Jodie Devos. Nous l`avions entendue à Toulouse en février 2018 dans un récital. Nous écrivions : « La jeune chanteuse belge a donné ce jour dans le cadre des Midis du Capitole un récital ciselé et lumineux construit essentiellement sur des poèmes en langue française (Verlaine, Mallarmé, Apollinaire, Cocteau…) mis en musique (Debussy, Poulenc, Roussel). Le choix des textes et des mélodies relève du goût le plus sûr et leur interprétation fait valoir une diction nette, une perception de la poésie déliée, le sens du dire et du mot, une voix radieuse, fraîche et vive, des vocalises virtuoses, une musicalité ô combien séduisante » .

Don Quichotte

Don Quichotte

Don Quichotte. La musique est d’un lyrisme discret, sans « grand air » qui s’inscrive dans la tête, mais son charme est certain. Servie par un Orchestre de l’Opéra de Paris qui respire à ses rythmes, elle s’épanouit sous la baguette experte Patrick Fournillier, grand spécialiste du compositeur. Pas un temps mort, des couleurs, des demi-teintes, une souplesse, un sens de l’action dramatique, une réussite exemplaire. Christian Van Horn est un grand Don Quichotte qui restitue en profondeur la noblesse d’un cœur blessé et qui pardonne, un Cyrano dont l’héroïsme est dans l’amour, dans l’espérance et la charité – vertus chrétiennes dont le compositeur se fait ici le chantre -. La voix est harmonieuse, pleine et chaude, l’articulation de la langue sans reproche.

Pelléas et Mélisande

Pelléas et Mélisande

Pelléas et Mélisande. Souplesse de la ligne musicale, couleurs infinies, irisations orchestrales installent un climat frémissant. Les embryons de phrases prennent leur temps pour se développer, comme à tâtons, et le chant, retrouvant le recitar cantando originel, laisse s’exprimer, comme malgré lui, des secrets enfouis, des craintes inavouées, des pulsions cachées, des colères longtemps tues, des passions qui affleurent.

Cendrillon au pays des Ziegfeld Follies. Credit : Mirco Magliocca

Cendrillon au pays des Ziegfeld Follies

Cendrillon au pays des Ziegfeld Follies. Musicalement la fête est totale, grâce d’abord à la direction de Michele Spotti. Le chef italien, maitre d’œuvre d’un Guillaume Tell à Marseille sensationnel, fait de cette musique un feu d’artifice permanent, avec ses fusées, ses grandes roues, ses éblouissantes cascades, ses accélérations phénoménales qu’un orchestre du Capitole survolté assure avec panache.

La Femme sans Ombre. Toulouse.

La Femme sans Ombre. Toulouse.

La Femme sans Ombre. La Teinturière c’est la frustration, les récriminations, la douleur, la sensualité inassouvie. Ricarda Merbeth (Kammersängerin de l’Opéra de Vienne, familière de Bayreuth, grande Isolde, immense Elektra à Toulouse en 2021) fait valoir dans ce rôle l’étendue de ses qualités dramatiques et lyriques et une voix de soprano corsée, sensuelle, à la puissance impressionnante.

 Les Contes d’Hoffmann

 Les Contes d’Hoffmann. Paris.

Les Contes d’Hoffmann. A la tête des forces orchestrales magnifiques de l’Opéra de Paris, la cheffe Eun Sun Kim insuffle à la partition toutes les impulsions nécessaires, du drame au cocasse, du sensuel au lyrique.

Il Ritorno d'Ulisse in patria

Il Ritorno d’Ulisse in patria

Il Ritorno d’Ulisse in patria – Tous les personnages se glissent sur l’aire de jeu, vêtus essentiellement de noir. Quelques accessoires sont utilisés avec une rare science de l’efficacité dramatique : une casquette enlevée et voilà le jeune garçon devenir Minerve ; une cape et un bâton transforment le héros échoué en vieillard anonyme.

Les Pêcheurs de perles

Les Pêcheurs de perles

« Dans un climat de nocturne bleuté, « Je crois entendre encore » suspend le public aux lèvres du ténor qui refusant les effets choisit l’émotion, la tendresse, le murmure qui envoûtent. De Zurga, le baryton Alexandre Duhamel fait un personnage plus complexe que la tradition n’a imposé. Ainsi chanté, avec cet engagement, cette autorité, cette majesté, la variété des couleurs d’une voix toujours ample et souple, le rival malheureux de Nadir n’est plus seulement un être frustre emporté par ses passions, mais un ami sincère, meurtri, dépassant les pulsions mauvaises pour conquérir la liberté de pardonner. »

Emiliano Gonzales Toro

Le cri du cœur d’Emiliano Gonzales Toro

« Depuis plus de quinze ans, le Regietheater uniformise les scènes lyriques du monde entier. Il s’adresse à un public de connaisseurs, élitiste et blasé ; il déconstruit, mais ne reconstruit rien à la place. »